En marge de la cérémonie de remise du drapeau à la délégation de Ouidah qui participe à la première édition de la Journée de la Mémoire et de la Réconciliation (Jmr), en Martinique, le maire Christian Houétchénou décline dans cet entretien, les trois éléments qui meublent la coopération décentralisée entre sa ville et la commune de Les Anses d’Arlet. Il parle aussi du niveau d’avancement du projet de construction de la Porte du Retour, pensée comme une réalisation phare de cette coopération décentralisée.
Bénin Intelligent : M. le maire, quels sont les éléments qui composent la coopération décentralisée entre la ville de Ouidah et la commune de Les Anses d’Arlet ?
Christian Houetchénou : Depuis que le gouvernement du Bénin avec à sa tête le président de la République, Patrice Talon, a choisi de faire de Ouidah la capitale du tourisme en Afrique, Ouidah a été révélé et positionné sur le toit du monde entier comme la ville principale de cette ambition, de ce rêve de notre gouvernement.
En mettant en œuvre les différents investissements conséquents le gouvernement a plus que davantage travaillé au rayonnement de Ouidah lié à la traite négrière et à son histoire et à son patrimoine. C’est cela qui suscité de l’attention dans le monde entier pour tous les Afro-descendants qui ont choisi dorénavant de se connecter à la ville de Ouidah pour faire leur retour et réussir à faire leur retour sur la terre de leurs ancêtres.
C’est dans cet exercice que le maire de Les Anses d’Arlet a pris contact avec la ville de Ouidah pour lancer un programme de jumelage. Ce programme de jumelage, nous avons eu des difficultés à cause du Covid-19 et nous avons fini par le signer en 2021.
Ce jumelage prend en compte essentiellement trois éléments. Le premier, ce sont les échanges culturels, les échanges liés au patrimoine culturel, lié à notre histoire, lié à tout ce qui permet à nos frères et sœurs qui sont partis de l’autre côté de pouvoir revenir sur la terre de leurs ancêtres.
«le gouvernement a plus que davantage travaillé au rayonnement de Ouidah lié à la traite négrière et à son histoire et à son patrimoine. C’est cela qui suscité de l’attention dans le monde entier»
Le deuxième élément, c’est l’éducation et la formation ; et, enfin, le troisième élément est lié aux autres activités que nous n’avions pas retenues, notamment l’échange entre les pêcheurs d’ici et ceux de là-bas, l’échange entre les élèves d’ici et de là-bas et puis la construction de la Porte du Retour, une infrastructure qui inciter tous les afro-descendants de cette région du monde, du continent américain à revenir sur la terre de leurs ancêtres, qui est Ouidah.
Nous travaillons depuis trois ans sur cette coopération et sur ces différents éléments. Il y a déjà des échanges téléphoniques, des réunions entre les pêcheurs de la Martinique et ceux de Ouidah. Ensuite, il y a eu des vidéoconférences entre les élèves de Ouidah et de la Martinique. Nous avons déjà, le maire de Les Anses d’Arlet et moi-même, effectué plusieurs voyages ; moi et une délégation en Martinique et le maire de Les Anses d’Arlet et une délégation à Ouidah. Il y a eu plusieurs voyages qui nous ont permis de mieux nous connecter, de mieux nous connaître et surtout de mieux projeter les choses que nous avions à faire.
Nous avons également eu beaucoup de séances de travail par visioconférence afin d’avancer sur ces sujets. Spécifiquement sur le dossier de la Porte du Retour qui doit encourager et inciter les Afro-descendants à revenir à Ouidah, nous avions mis en place un comité de pilotage composé des personnalités des deux villes. Nous nous avions désigné un anthropologue et un historien, notamment M. Codo Bellarmin qui a travaillé d’arrache-pied avec ce comité et qui vraiment a donné du sens à cet ouvrage qui doit être réalisé en Martinique. Voilà les éléments qui aujourd’hui meublent le contenu de la coopération décentralisée qui relie la ville de Les Anses d’Arlet et la ville de Ouidah.
Pour cette participation à la Journée de la Mémoire et de la Réconciliation, quel est votre message pour les ambassadeurs du Bénin, de la commune de Ouidah, et les autorités de la ville d’accueil ?
Pour cette première édition qui sera organisée par notre ville jumelle, je ne peux que féliciter. J’ai déjà appelé mon collègue de la ville de Les Anses d’Arlet pour le féliciter pour cette initiative. Je trouve que cette initiative noble et louable va être un grand succès et va mobiliser dans la ville de Les Anses d’Arlet tous les afro-descendants. Si elle se perpétue, elle pourra même permettre à nous les africains d’aller là-bas pour vivre ce qu’ils font, leur vie au quotidien.