Au Bénin, les conditions d’accès aux Lycées techniques professionnels n’ont pas changé. La polémique née autour du communiqué du ministre Kouaro Yves Chabi a fait réagir vendredi 2 août, deux cadres du ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle.
Pas d’exclusion dans le communiqué du ministre en charge des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Il s’agit du communiqué portant ouverture des inscriptions aux concours d’entrée dans les Lycées d’enseignement technique, session d’août 2024.
Ledit communiqué définit clairement les conditions d’accès sur concours dans les Lycées techniques professionnels. L’une de ces conditions est qu’« il faut être obligatoirement titulaire du Cap [Certificat d’aptitude professionnelle] » rappelle Jemima Aklé Kérékou, directrice des Enseignements techniques et de la formation professionnelle.
Et cela n’est pas une innovation. Il a été toujours ainsi a martelé la directrice. Elle ajoute qu’au niveau des Lycées techniques professionnels, « nous avons deux voies d’entrée. Nous avons la voie technologique et la voie professionnelle ». Pour ceux qui y accèdent par voie technologique, ils peuvent continuer leurs études au niveau supérieur.
Mais pour les voies professionnelles, «c’est pour qu’ils exercent en même temps un métier. C’est plus pointu et plus spécifique». Elle assure que cela a été toujours signifié « dans tous les communiqués des concours depuis plus de 4 à 5 ans ».
Une disposition légale
En réalité, les conditions énoncées dans le communiqué injustement incriminé relèvent des textes réglementaires en vigueur depuis années au Bénin. Mieux, « quand on prend les enfants qui n’ont pas le Cap pour aller au Bac professionnel, il leur est difficile s’ils entrent avec le Bepc. Ils ne tiennent pas. Il faut qu’ils aient déjà le Cap, niveau 1 pour aller au niveau 2 » précise Jémima Aklé Kérékou.
Par contre, « pour aller vers les formations technologiques (on parle de Bac F1, Bac F2 qui sont des Bac technologiques qui ne nécessitent pas vraiment une compétence professionnelle ni une exigence au métier. Les apprenants peuvent accéder à cette formation tout simplement avec leur Bepc » clarifie-t-elle.
Avoir la base
« Vous ne pouvez pas vouloir devenir forgeron et c’est après que les autres ont fini d’apprendre la fabrication de houe, la fabrication de machette qui sont les compétences les plus basiques que vous vous allez dire que vous allez venir les rejoindre pour que vous fassiez les pièces les plus complexes » illustre Jean Pierre Bio Yara. Le conseiller technique à l’Enseignement secondaire, technique et à la formation professionnelle et aux alternatives éducatives insiste qu’il « faut avoir une base. C’est pour cela que pour accéder à cette formation, il faut commencer dès le niveau Cap».
Parlant des formations professionnelles, il cite les Btp [Bâtiments et travaux publics ». Ce qui « est différent de génie civil. Génie civil, vous allez au cycle ingénieur ». Or, celui « qui finit avec Btp c’est qu’il va directement en entreprise. Il peut être maçon de qualité par exemple » explique Jean Pierre Bio Yara.
Alors, l’apprenant qui souhaite faire le cycle ingénieur de la fabrication mécanique s’inscrit en série F1. Il en est de même pour la construction des équipements mécano-soudés. « Il faut avoir appris les basiques de la soudure pour venir dire que vous voulez fabriquer les pièces de bateau, les pièces d’avion, les pièces de voiture. Depuis 2010, c’est les mêmes conditions d’accès » jure-t-il.
Les candidats qui souhaitent faire ces écoles ont deux possibilités. Soit sur concours ou encore à titre payant.
