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40 ans de lutte contre le Vih Sida : Le Bénin, bon élève en Afrique de l’ouest

Par Sêdaminou Béni AGBAYAHOUN
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40 ans déjà que le monde fait face au Vih Sida. Aujourd’hui encore, aucun traitement curatif, encore moins de vaccin n’existe pour prévenir ou guérir le mal. Toutefois, les spécialistes de la question conviennent que les porteurs, peuvent vivre décemment. Pour cela, il existe des conditions. Au Bénin, le taux de prévalence national a radicalement baissé.

0,8%, c’est le taux national de prévalence du Vih Sida aujourd’hui au Bénin, rapporte la radio nationale. « Sur une population de personnes vivant avec le Vih estimée à 67 161, dont 6091 enfants âgés de 0 – 14 ans, le Bénin comptait environ 60 mille patients sous antirétroviraux au 30 juin 2024 ». Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé en a apporté la précision à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le Vih Sida, édition 2024.

Concernant les objectifs 95 95 95 de l’Onusida ils « s’établissaient à 86, 96 et 91 au 31 décembre 2023 », poursuit le ministre. Ce qui suppose que 96% de personnes dépistées sont sous antirétroviral. « Au-delà de la cible attendue » par l’Onusida, se réjouit Benjamin Hounkpatin.Par ailleurs, la maximisation des efforts dans la couverture en offre de service de prévention de la transmission mère-enfant porte ses fruits. Pour un taux de couverture qui « frôle les 100% dans les maternités du secteur public et 96% dans le privé », « le taux de transmission mère-enfant du Vih a été estimé à 10% en 2023 ». Ce chiffre « constitue le meilleur taux en Afrique de l’ouest et du centre selon l’Onusida », rapporte Benjamin Hounkpatin.

Dans la sous-région, les statistiques sont aussi encourageantes. Selon un rapport de l’Onusida, « les nouvelles infections au Vih ont diminué de 60% depuis le pic de 1995 ». En 2023, le monde a enregistré 1,3 million de nouvelles infections contre 3,3 millions en 1995. Mais elles sont encore loin de l’objectif des « 370 mille nouvelles contaminations » à l’horizon 2025 prévu par l’organisation onusienne. Chez les enfants, le taux de transmission mère-enfant depuis 2010 a régressé de l’ordre de 62%.

Sensibilisation plus action

Les résultats de la lutte contre le Vih Sida sont le fruit de l’action conjuguée de la communauté internationale, des gouvernants et organisations de la société civile. Néanmoins, on enregistre de nouveaux cas d’infection voire de décès. Hortense Mé, secrétaire exécutive de l’organisation du Corridor Abidjan-Lagos a confié à Bénin intelligent que « les efforts ont été bons. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire ». L’une des principales causes de la flambée des nouveaux cas reste la méconnaissance de l’état sérologique.

« Le VIH n’est plus une menace dans la mesure où le traitement existe et est facile », reconnait Hortense Mé. « Aujourd’hui vous avez des personnes vivant avec le Vih qui sont sous ARV depuis plus de 25 ans », soutient Dr Moussa Bachabi, coordonnateur du programme national chargé de la lutte contre le Vih Sida. Les antirétroviraux permettent d’amenuiser la charge virale des porteurs au point de la rendre indétectable, voire intransmissible.

Mais encore faut-il connaitre son statut sérologique. « Beaucoup de personnes ne [le] connaissent pas ». Et de ce fait, ne sont pas sous antirétroviral. « Et s’ils ont des comportements à risque … on [assiste à] une flambée de l’épidémie », a expliqué Hortense Mé. Elle insiste par ailleurs sur la combinaison « sensibilisation plus action » pour éradiquer définitivement ce mal.

Engagement

Au sein de l’armée béninoise, la mise en œuvre du programme sectoriel de lutte contre le Vih Sida et les infections connexes a permis de corriger la situation. Il consiste essentiellement au dépistage systématique, campagnes de sensibilisation et la prise en charge des soldats infectés par le Vih.

Grâce à cette stratégie, la première étude de séroprévalence effectuée en 2005 a révélé « qu’on n’est pas loin du taux national qui est de 2% à l’époque », a expliqué le chargé du programme au ministère de la Défense nationale, le médecin colonel Roger Klikpézo. Alors qu’« au début de la pandémie, c’était la débandade. Les militaires se cachaient pour mourir », a-t-il témoigné.

En 2017, la prévalence du Vih Sida au sein des forces armées du Bénin était de 1,3%, informe la radio nationale. Cette évolution pourrait être maintenu si tous les agents travaillaient à connaitre leur statut sérologique. Plus généralement, au-delà de la sensibilisation, l’engagement de tous s’avère cruciale dans la lutte contre le Sida. Il faut avant tout connaitre son statut sérologique afin de se faire traiter en cas d’infection. Il faut également adopter les mesures de préventions. Notamment l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels. Pour les personnes saines, il est essentiel d’éviter de stigmatiser les porteurs. Car ils conservent leur droits et dignité malgré la maladie.

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