Le Bénin scientifique a brillé vendredi 9 mai à l’Université d’Abomey-Calavi, où le laboratoire ”Unité de recherche en microbiologie appliquée et pharmacologie des substances naturelles (URMAPha) a reçu la visite officielle du président de la Commission de la Cedeao, dans le cadre du Forum africain sur la recherche et l’innovation (Fari 2025).
Une visite qualifiée d’historique qui consacre l’URMAPha comme pôle d’excellence scientifique régional. Dirigé par le Docteur Victorien Dougnon, maître de Conférences des Universités et microbiologiste de renom, le laboratoire s’est illustré ces dernières années par des avancées significatives dans la recherche en santé.
En effet, grâce au financement du Programme d’appui à la recherche et à l’innovation (Pari) de la Cedeao, l’URMAPha a identifié plus de 532 plantes médicinales aux propriétés antimicrobiennes et mis au point deux phytomédicaments : un élixir et une crème antibactérienne à base de plantes locales.
Côté formation, 159 étudiants en licence, 58 en master et 15 doctorants ont été encadrés par l’unité, qui s’impose désormais comme un vivier de talents scientifiques africains.


Autre indicateur de cette réussite : plus de 200 publications scientifiques en trois ans dans des revues internationales de haut niveau, propulsant le Bénin au rang des pays moteurs de la recherche biomédicale en Afrique de l’Ouest.
Des équipements de pointe pour une recherche de classe mondiale
Soutenu par la Cedeao, l’URMAPha s’est doté d’infrastructures modernes : un laboratoire de culture cellulaire flambant neuf, un dispositif d’étude in vivo basé sur le modèle Caenorhabditis elegans, ainsi qu’un plateau technique renforcé pour les recherches en microbiologie et phagothérapie.
« Nous avons voulu créer ici, en Afrique, des conditions de recherche dignes des meilleurs standards internationaux, pour prouver que l’Afrique peut se soigner par ses propres ressources », a déclaré le Dr Dougnon, visiblement ému.
Le président de la Commission de la Cedeao n’a pas caché son admiration face à cette dynamique. «L’URMAPha est la preuve vivante que l’Afrique peut compter sur ses propres scientifiques pour répondre à ses défis. Le professeur Dougnon, modèle vivant de leadership et de mobilisation de ressources, et son équipe, font honneur à notre communauté », a-t-il déclaré.
Déjà double lauréat du Prix Pari avec son collègue le Dr Jean Robert Klotoé, le Dr Dougnon s’impose comme un acteur clé de l’intégration scientifique régionale*m, avec des collaborations en cours au Togo, Ghana, Nigeria, Cap-Vert et Burkina Faso.
L’ambition industrielle
Fort de cette reconnaissance, l’URMAPha ambitionne désormais de passer à la phase d’industrialisation de ses découvertes. L’objectif : lever jusqu’à 500 000 dollars par projet pour engager des essais cliniques et produire ses phytomédicaments à grande échelle. Une stratégie claire pour transformer les laboratoires en moteurs de développement économique.
À l’heure où le Fari 2025 met à l’honneur l’excellence scientifique sur le continent, le Bénin peut se féliciter de compter dans ses rangs un laboratoire qui allie rigueur scientifique, innovation locale et ambition continentale. L’URMAPha s’impose ainsi comme un modèle africain de recherche endogène au service des populations.