L’Agence nationale de Normalisation, de métrologie et du contrôle qualité (Anm) a lancé, mardi 3 juin à Malanville, une campagne de sensibilisation ciblant les acteurs de la chaîne d’importation et de transformation des boissons, notamment les jus de fruits. Cette initiative fait suite à un constat préoccupant : la présence anormalement élevée de taux de sulfites dans plusieurs produits localement transformés ou importés.
Conformément à sa mission de veille au respect des normes de qualité sur les produits de consommation, l’ANM a réuni à Malanville importateurs, transformateurs, douaniers et policiers en service dans cette zone frontalière stratégique. La rencontre a été marquée par une audience avec le maire de la commune, Guidami Gado, avant une séance de travail avec les différentes parties prenantes.
La délégation de l’ANM, conduite par Eurielle Akindès, cheffe du service du Contrôle Qualité des produits à l’import et à l’export, a mis l’accent sur les résultats alarmants des analyses menées dans le cadre du Programme de vérification des importations. Ces contrôles ont révélé des taux de sulfites largement supérieurs à la norme réglementaire de 10 mg/l fixée pour les jus de fruits et autres boissons.
Les sulfites, des composés soufrés utilisés comme agents de conservation, sont couramment ajoutés pour prévenir le brunissement des fruits et ralentir la prolifération microbienne. Mais le taux de sulfites anormal comporte des risques majeurs pour la santé publique. Parmi les effets relevés : troubles digestifs, carence en thiamine, réactions allergiques sévères voire anaphylactiques, et un potentiel cancérigène suspecté.
Face à ces dangers, l’ANM entend renforcer la vigilance aux frontières. Il s’agit de sensibiliser les opérateurs économiques, mais surtout les agents douaniers et policiers, qui auront désormais pour mission de veiller au respect strict de cette norme à l’entrée des produits sur le territoire béninois.
La campagne de Malanville marque le point de départ d’une série d’actions similaires dans les autres zones frontalières du pays, avec pour objectif de mieux protéger les consommateurs béninois contre les risques liés à une consommation non encadrée de produits importés ou fabriqués localement.