Les autorités parlementaires béninoises ont lancé un plaidoyer, samedi 12 juillet, face au retrait des pays de l’Alliance des États du sahel (AES) de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (Apf). La séance plénière, en marge de la 50e session de ladite Assemblée, leur a servi d’occasion pour lancer ce cri de cœur à Paris.
Par N. Fidèle DEDEGNONHOU
Alors que l’annonce de la volonté de retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger a été portée à la connaissance de la plénière, le vice-président de la section Apf-Bénin, Assan Séibou, a livré un message fort au nom du président Louis Gbèhounou Vlavonou et de la délégation béninoise.
Après avoir exprimé la gratitude du Bénin pour l’accueil réservé aux participants à Paris, il a mis en lumière les défis majeurs qui frappent la sous-région, notamment les effets « dévastateurs et déstabilisateurs du terrorisme » et la vulnérabilité d’une jeunesse de plus en plus confuse, sensible aux discours populistes.
Face à ces tensions, le Bénin considère que la diplomatie parlementaire s’impose comme « une voie politique noble » capable de maintenir la cohésion des États touchés par l’insécurité et les fractures idéologiques.

Dans un plaidoyer sans équivoque, Assan Séibou a lancé aux diplomates parlementaires que sont les députés des États membres de l’Apf, un appel à la clarté et à la pédagogie. « Martelez que l’Apf n’est pas la France, martelez que l’Apf n’est pas l’Oif, martelez que l’Apf, c’est toute l’Afrique réunie pour défendre les nobles valeurs de ce continent ! » souligne-t-il.
Il a rappelé la contribution déterminante de l’Afrique à la francophonie, soulignant que les fondateurs de l’Apf, de la francophonie, ce sont beaucoup plus les Africains que les Français eux-mêmes.
Revenant sur les débats en cours, le vice-président a insisté sur le fait que, pour l’Afrique, et surtout pour notre région, quitter la maison de l’Apf équivaut à quitter sa propre maison. Et c’est abandonner notre bien commun, partagé avec les autres.
Selon lui, pour le Bénin, la langue française n’est qu’un moyen, l’objectif étant « le dialogue et la démocratie ». La délégation béninoise a ainsi réaffirmé sa détermination à défendre l’harmonie, la cohésion et l’accompagnement mutuel entre tous les pays membres, pour bâtir une francophonie parlementaire plus forte, solidaire et résiliente face au terrorisme et aux défis de la jeunesse africaine.
