Dèlidji Pioun Pioun Tôbaton, de son vrai nom Gédéon Azon-Dohou, est un artiste-chanteur-compositeur, originaire d’Abomey. Auteur de plusieurs singles, il est également maître couturier, un métier qu’il rallie à la musique. Il compte rendre international son festival “Mixa allodo” et promouvoir d’autres artistes.
Propos recueillis par N. Fidèle DEDEGNONHOU
Bénin Intelligent : Quelles sont les variétés musicales que vous jouez et pourquoi ce choix?
Dèlidji Pioun Pioun Tôbaton : Je me suis spécialisé dans le rythme Toba Hanyé rénové qu’exécute Allèvi qui est mon père artistique. Néanmoins, je fais d’autres rythmes béninois et même la musique moderne. Mais ma spécialité reste et demeure Toba Hanyé rénové.
Comment et quand avez-vous débuté votre carrière musicale ? Y-a-t-il un évènement marquant qui vous a poussé à embrasser la musique ?
Je suis né artiste. Ça peut vous paraître bizarre, mais non.
En fait, je suis issu de deux familles 100% artistiques. Mon père géniteur, Alexis Azon-Dohou, Sounvi Zanfonnouton est un artiste hors pair, spécialiste du rythme Agbotchébou. Dans ma maison maternelle, presque tout le monde est artiste, chanteur, danseur et percussionniste. C’est dans ça que je suis né. Ce qui m’a permis de prendre le pli depuis le ventre de ma mère. Je suis conscient de ma capacité artistique depuis que je suis au cours primaire. Rien ne m’a donc poussé dans la musique. C’est inné en moi.
Combien d’albums ou de single avez-vous déjà à votre actif ?
J’ai déjà une dizaine de singles à mon actif. Cette fois-ci, je me prépare pour le lancement de mon tout premier album que j’ai intitulé “Gan-xo”.
Quelles sont les principales thématiques que vous abordez dans vos chansons? Y-a-t-il un message central que vous souhaitez transmettre à votre public?

Mes chansons abordent plusieurs thématiques, entre autres l’amour, le pardon, le travail, la déception amoureuse, la mort, la vie, la solidarité, l’entraide entre autres. Je prêche principalement pour l’amour du prochain et la joie de vivre.
Le monde artistique est très dynamique. Comment arrivez-vous à vous adapter aux nouvelles réalités de votre domaine ?
Comme dans tout domaine, il faut se conformer aux réalités pour mieux avancer dans le domaine de la musique, de surcroît, la musique traditionnelle. Pour cela, les amis m’ont aidé à ouvrir des comptes tiktok, facebook et youtube sur lesquels je me fais voir et montrer aux internautes mon savoir-faire. En outre, je suis en contact permanent avec les anciennes gloires de la musique béninoise. Je collabore également avec les artistes de la nouvelle génération, une génération à laquelle j’appartiens. Je suis souvent à leurs côtés lors de leurs différentes manifestations pour les soutenir à ma manière.
Selon vous, la musique permet-elle de vivre dignement au Bénin ? Quels sont les défis auxquels les artistes font face dans l’industrie musicale?
Pour le premier volet de votre question, je dirai oui et non.
Oui, parce qu’il existe des artistes musiciens au Bénin ici qui vivent pleinement de leur art. Non, parce que se consacrer uniquement à la musique au Bénin et espérer tout réaliser est une grave erreur. Pour ma part, comme je n’ai pas la chance de beaucoup évoluer dans les études, j’ai appris la haute couture. C’est ce que j’ai associé à la musique.
L’industrie musicale béninoise fait face à plusieurs défis dont les principaux sont les moyens pour se produire. Après la production, il faut penser à la vente qui est devenue chose quasi-impossible à l’avènement des Tic. Autre chose, nos musiques traditionnelles ont de la peine d’être exportées compte tenu de nos langues nationales qu’on utilise pour chanter. Quelles solutions trouver ? C’est une question qui nous revient tous, surtout aux responsables de la chaîne artistique béninoise.
Avez-vous des projets en vue ou à venir dont vous aimeriez nous parler ?
J’ai de grands projets. À long terme, je compte rendre national, pourquoi pas international mon festival “Mixa allodo” que j’organise chaque année. Promouvoir d’autres artistes fait aussi partie de mes rêves, surtout les unir tous pour parler le même langage.

À court terme, j’ai le lancement de mon tout premier album intitulé “Gan-xo”, qui signifie “Il est l’heure”. Oui, il est l’heure de la sortie de mon premier album. Ce lancement est prévu pour le dimanche 10 août 2025 à 17h00 au Bar Ewlizo à Cocotomey, en face de la pharmacie Concorde. J’invite toute la population béninoise à venir me soutenir ce jour-là. Mes fans, mes sponsors, mes parrains, mes collègues artistes et autres sont tous cordialement conviés à cette fête.
Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser à vos fans et aux jeunes qui aspirent à devenir artiste comme vous ?
Pour finir, je dirai aux fans de toujours croire en moi. Je ne les décevrai pas. Aux jeunes qui aspirent à une carrière artistique, je dirai d’être sûrs d’eux-mêmes et d’être forts mentalement pour braver les embûches dans ce domaine car rien n’est facile.
