Vingt jeunes participent, depuis lundi 11 août à Abomey-Calavi, à la deuxième édition du Camp national de formation des jeunes sur les mécanismes et instruments de protection des droits humains. L’initiative est portée par quatre organisations sous-régionales et internationales, dont l’Ong Changement social Bénin (CsB).
Placée sous le thème « Droits humains et processus électoral », la formation se déroule sur une semaine, alliant théorie et pratique. Les sujets abordés incluent l’architecture du système international des droits humains, le processus de l’Examen périodique universel (Epu) et le suivi des violations.
À l’ouverture de la rencontre, la secrétaire générale de la Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh), Lérya Koundé, a estimé que ce camp « intervient à un moment décisif où débute la seconde mandature de la Cbdh ». Elle a affirmé que les enseignements prévus renforceront au mieux les capacités des participants pour faire effectivement d’eux « des acteurs de changement ».
Lérya Koundé a également rappelé que « la Cbdh s’est engagée depuis son opérationnalisation à renforcer son partenariat avec les acteurs de la société civile et les autorités étatiques à divers niveaux », assurant les participants du « soutien de tous les membres de la Commission, en particulier son président, le commissaire Abou-Bakari Imorou ».
« Vous représentez les espoirs de demain »
Partenaire de l’événement, l’ambassade de France au Bénin considère cette initiative comme un levier essentiel pour consolider la démocratie. « Soutenir des initiatives comme celle-ci s’inscrit pleinement dans notre volonté de favoriser l’émergence d’une société civile jeune, active et engagée », a déclaré Sadio Camara, chargée de mission société civile, collectivités territoriales et volontariat. « C’est vous, la jeunesse, qui représentez les espoirs de demain. C’est à travers votre mobilisation, vos idées, votre capacité à agir, que se construira un avenir démocratique, durable et pacifique », a-t-elle ajouté.
Les attentes des organisateurs du camp sont nombreuses. Selon le président du Conseil d’administration de CsB Ralmeg Gandaho, elles concernent le savoir-faire, le savoir-agir et le savoir-être.
«Recul inquiétant de l’état de droit»
Présente lors du lancement, la juge à la Cour pénale internationale (Cpi) Reine Alapini-Gansou a salué l’initiative de l’Ong Changement social Bénin. Elle a regretté, dans son intervention, le « recul inquiétant de l’État de droit » dans plusieurs pays. De son diagnostic, elle a fait savoir que « presque tous les conflits et la grande majorité des tueries que nous avons connues sont partis de problèmes électoraux », citant les cas de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Burundi ou encore de la RDC. « La paix vient de l’intérieur des hommes, tout comme la guerre. C’est en travaillant sur cet intérieur que nous pouvons éviter les conflits », a-t-elle insisté.
En 2025, dix-sept pays africains organiseront des élections, représentant un tiers de la population du continent. Pour la juge à la Cpi, cette formation constitue un investissement indispensable pour prévenir les crises et consolider la démocratie. D’où l’importance du thème de la formation « Droits humains et processus électoral ».
En dehors de Changement social Bénin, ce camp est également porté par le Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (Cifdha), le Centre de documentation et de formation sur les droits de l’Homme (Cdfdh) et le Centre de conseils et d’appui pour les jeunes en matière de droits humains (Codap), basés au Bénin, au Burkina Faso, au Togo et en Suisse.
