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Contrôle des armes légères : L’Unrec lance un programme de bourse inédit

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Dans un contexte où les armes légères et de petit calibre (Alpc) continuent de nourrir les conflits et l’insécurité en Afrique, une initiative concrète vient de voir le jour. Le Bureau des affaires de désarmement des Nations unies (Unoda), à travers son Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (Unrec), a officiellement lancé, lundi 20 octobre à Lomé, la première édition africaine de son ”Programme de bourse sur le contrôle des Alpc”.

Cette formation d’envergure s’est déroulée, dans un premier temps à Lomé, au Togo, du lundi 20 au vendredi 24 octobre 2025. Le Bénin accueille la seconde phase, à Ouidah, du 3 au 7 novembre. Le programme vise à forger une nouvelle génération d’experts capables de répondre à ce défi sécuritaire pressant.

« On dénombre à ce jour environ 639 millions d’armes légères en circulation dans le monde, soit une arme pour dix habitants. Notons que 59% de cet arsenal est aux mains des civils soit plus de 377 millions d’armes. La diffusion anarchique des ALPC dans le monde est due d’une part à la production industrielle et artisanale et d’autre part à certains facteurs politiques socio-culturels et religieux. Plus de 300 conflits ont éclaté depuis 1947 dans le monde. Les ALPC ont également déplacé plus de 35 millions de personnes et réduit le niveau de vie des populations en général et ceux de l’Afrique en particulier. En ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, on dénombre depuis 1990 3.000.000 de victimes d’armes légères avec son cortège de conflits en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Léone et autres. »

• Chabi Dramane Bouko in ”Circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l’ouest: contribution à une étude au programme de désarmement”, 2004, Enam, Uac Bénin.

Ce programme de bourse est une réponse onusienne à un défi continental. En effet, il est le fruit direct d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies (77/71), adoptée en 2022, laquelle soulignait l’urgence de renforcer les capacités nationales en matière de désarmement. Le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (Unrec), bras armé de l’Unoda sur le terrain, en assure la mise en œuvre.

L’objectif est de doter les responsables gouvernementaux de l’expertise technique et pratique nécessaire pour appliquer efficacement le Programme d’action des Nations unies sur les armes légères (PoA) et l’Instrument international de traçage (ITI).

Une formation intensive alliant théorie et pratique

Pendant trois semaines, les 19 boursiers sélectionnés – dont 7 femmes, représentant 16 pays africains – suivront un parcours exigeant. Le programme combine une phase de préparation en ligne et une session présentielle intensive. Au menu des apprentissages : des modules techniques pointus sur le marquage, l’enregistrement, le traçage et la gestion sécurisée des stocks d’armes.

Mais la formation va au-delà de la simple technique. Elle intègre des dimensions stratégiques cruciales, comme l’importance du genre dans les politiques de désarmement, l’engagement des jeunes pour prévenir la violence, ou encore la coordination institutionnelle entre les différents acteurs nationaux. Des exercices pratiques sur le terrain viendront concrétiser les enseignements théoriques.

Créer un réseau durable d’experts africains

Au-delà de la transmission de savoir, ce programme entend créer une communauté de pratique solide et pérenne. Il s’agit de construire un réseau panafricain de spécialistes du contrôle des armes, capable de partager les meilleures pratiques, d’identifier des défis communs et de promouvoir des réponses concertées.

Cette bourse se veut donc une plateforme stratégique pour l’apprentissage entre pairs et la coopération régionale. En favorisant les échanges entre praticiens et décideurs, l’Unoda espère instiller une dynamique durable qui survivra bien au-delà des trois semaines de formation.

La grande majorité des armes qui circulent en Afrique est de source extérieure au continent. Les principaux fournisseurs actuels, selon une chaîne de télévision française, sont les États-Unis, la Russie et l’Europe. Mais aussi des sources nouvelles ou émergentes comme la Chine et la Turquie.

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