Samuel Amenyenu à l’état civil, ‘’Sam le Terrible’’ est son nom d’humoriste. Optimiste quant à l’avenir de cet art au Bénin, il relève que chaque peuple a et mérite son humour. Inutile donc pour lui de chercher à transplanter celui de l’autre chez soi. Tout sur les débuts, les projets et gloires de ce jeune qui vise à faire rire les autorités et « les grands hommes qui ont du mal à rire ; qui sont stressés ».
Par Marina H. (Coll.) et S. B. AGBON
D’abord, il faut noter que l’humour, c’est le fait de faire rire. Et c’est un art à part entière. Du coup un béninois ne peut pas faire au Cameroun comme il fait rire au Bénin. Et ça dépend de notre culture, de ce qu’on vit chaque fois. Donc, nous avons notre humour au Bénin. L’humour aujourd’hui au Bénin est en train de prendre de l’ampleur avec les réseaux sociaux. C’est en train de prendre de l’ampleur et à chaque fois, les humoristes se cultivent pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
Comment êtes-vous venu à l’humour ?
Moi-même je ne sais pas. Je me rappelle que j’étais dans le théâtre depuis le cours primaire. Et puis on me confiait plus les rôles drôles. Je suis surpris d’être à l’humour seul sur scène où je fais rire les gens. Déjà au collège, je faisais partie de la troupe théâtrale du Ceg Dantokpa où j’ai fréquenté de la 6e jusqu’en Terminale. Arrivé à l’université, j’ai voulu intégré la troupe EACE, mais la disponibilité ne m’a pas permis parce que j’étais responsable de plusieurs groupes de théâtre, de chorégraphie. Donc je n’avais pas du temps pratiquement. J’ai laissé pour m’occuper de moi-même d’abord. Après, j’ai intégré plusieurs groupes. J’ai fait Ripbasac production, j’ai fait quelques films avec Serge Yehou. J’ai fait des films avec Ignace Yetchenou et plein d’autres. Du coup, j’ai voulu essayer moi seul sur scène et voilà ce que ça a donné. On ne peut pas en tant que béninois copier l’humour ivoirien. Malheureusement, c’est ce qui se remarque maintenant. On veut toujours faire comme les Ivoiriens. Donc c’est une culture, c’est un art qu’il faut apprendre. On ne se lève pas pour le faire. C’est pourquoi il faut aller à son école. Et moi je suis allé à son école en intégrant par exemple ‘’’Cotonou Comédie Club’ grâce à Valérie Mbongo du Cameroun et avec les amis Kenneth Yannick, Kromozom qui donne toujours un coup de plus pour que nous qui sommes dans ce cercle puissions donner le meilleur de nous-mêmes, travailler, travailler et travailler effectivement pour être meilleurs, pour être quand même différents.
Votre première expérience dans l’humour…
Ma première grande sortie, j’avais déjà fait plein de sorties, qui s’inscrivent dans le programme de vacance du Fitheb. J’ai fait quand même un One Man Show là de 45 minutes où j’étais seul sur scène.
Avez-vous des événements en cours ?
Oui. L’événement c’est le parcours d’un intellectuel et ça va se passer le 07 décembre au Ciné le Bénin à 19H05min. L’entrée à est 2000 francs.
Vos débuts dans l’humour.
Quand j’avais commencé ce métier, il y avait une foule là et c’est seulement une seule personne qui riait : moi-même. Maintenant, je fais et toute la salle rit, mais moi je ne ris pas. Parce que j’ai dit quelque chose, ils ont ri. Il faut que je dise quelque chose qui fera encore rire. Donc l’humour c’est comme ça. Les débuts ont été très difficiles. Du coup, je me suis remis en cause. Est-ce que je dois continuer dedans ? Est-ce que je dois laisser ? Des fois, tu vas faire des choses que tu penses que les gens vont aimer, mais ils vont te regarder seulement. S’ils rirent c’est que le gars-là est trop bête. Qu’est-ce qu’il nous raconte ? Putain ! je veux rentrer chez moi.
Quelle expérience vous a marqué le plus ?
J’en ai plusieurs. Mais la récente qui m’a bien marqué, c’est le spectacle ‘’Délire-Phrase’’ où les gens ont vraiment compris qu’il y a du talent. C’est là moi ma plus grande expérience. Les gens ne s’y attendaient pas au fait.
Rencontrez-vous des difficultés ?
Les difficultés rencontrées, j’en ai rencontrées assez jusqu’à ce que les gens me disent, bon écoute, continue dans le théâtre ; fais ce qu’on connaît de toi. C’est ce que le béninois aime, l’habitude, la niaiserie, la facilité. Or toi tu veux, écoute, je veux vous donner du nouveau, un truc plus beau, plus cultivé, mais le béninois veut voir l’apparence bizarre, costume bizarre. Voilà c’est ça qui fait rire. Donc du coup, c’était très difficile. Des fois, on va à des répétitions à jeun, mais on réfléchit trop. Chacun pour soi comme dans la jungle.
Quels sont les événements auxquels vous avez participés ?
J’ai participé à beaucoup de festivals : Le Rire au gras de Bazar film production, la Soirée du rire de Oyèmi Fashion, le ballet du rire, Bonjour Bénin 2018 avec Bardol Migan
Les retombées sont belles parce que chaque prestation est une expérience. Tu rencontres d’autres publiques, des gens qui rient, d’autres qui ne rient pas. Des gens qui ne veulent pas du tout rire, des gens qui vont rentrer et rire.
Quels sont vos projets ?
C’est d’abord mon spectacle qui me préoccupe à court terme. A moyen terme, je compte quand même joindre un grand cinéma à l’humour, le vrai cinéma à l’humour comme dans les grands films européens. Un Thomas Ntijol qui est dans son rôle, mais qui fait de l’humour, du drame. Kévine Hight qui est un humoriste, mais qui est dans le cinéma à fond. Donc, c’est en fait mon objectif et d’ailleurs j’ai commencé et mes réalisations sont déjà nominées. Déjà c’est de bonnes nouvelles. J’ai des idoles quand même. Comme je vous disais Thomas Ntijol, Kévine Hight, Désène Washiton qui est purement dramatique. C’est des gens à qui je veux ressembler. Moi mon humour avec un peu de leur touche, ça fera du waoh.
Votre mot de la fin
Je salue les médias qui sont toujours là pour nous, pour qu’on puisse s’exprimer. Je remercie ma mère qui m’a laissé le libre choix, qui m’a permis de faire ce que je veux. Je remercie Dieu qui ne cesse de m’inspirer chaque fois, d’avoir mis sur ma voie de bonnes personnes afin que je puisse améliorer cet art que j’ai. Mon seul souhait, c’est de pouvoir faire rire les autorités, les grands hommes qui ont du mal à rire ; qui sont stressés, qui ne peuvent pas rire et qui n’ont pas du tout le temps d’aller suivre un spectacle. C’est mon objectif. C’est ça je vise. Les présidents de République, les ambassadeurs, les ministres, je les fais rire. C’est mon rêve.
 
			         
			         
			         
															