Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji répond aux allégations de Kémi Séba, faisant état de la présence de légionnaires français au Bénin pour attaquer le Niger.
Par Félicité DJIGLA
« Si au Bénin il devrait y avoir un légionnaire français, il s’appellerait Stellio Gilles Robert Capo Chichi alias Kèmi Séba ». Ainsi a réagi le secrétaire général adjoint du gouvernement, porte-parole du gouvernement lors du point de presse du Conseil des ministres du mercredi 22 mai.
Wilfried Léandre Houngbédji fait savoir que l’objectif de l’activiste Kèmi Séba serait de provoquer des troubles au Bénin. Ceci, après la mise à nue d’une première invention sur l’existence de bases militaires françaises sur le territoire béninois. « Il s’agit d’une nouvelle campagne de destruction et de déstabilisation du Bénin » constate-t-il. A l’en croire, c’est de cela que vit le panafricaniste Kèmi Séba.
En effet, lors d’une conférence de presse à Niamey weekend écoulé, l’activiste Kèmi Séba a affirmé détenir des preuves de la présence de légionnaires français sur le sol béninois. Il aurait été convaincu par des documents qui lui auraient été présentés à Niamey. « L’armée française a engagé des légionnaires, noirs de peau, qui se font passer pour des militaires béninois et qui forment une partie de la population qu’ils ont réussie à manipuler, à instrumentaliser et à faire croire que l’ennemi, c’étaient des pays qui, comme par hasard, s’opposaient à l’influence française. Des pays comme le Niger, des pays comme le Mali, des pays comme le Burkina Faso », a-t-il déclaré. Ces propos sont sans fondement aucun s’agissant du Bénin, souligne Wilfried Léandre Houngbédji, qui dément complètement l’existence d’une telle base sur le territoire béninois.
« Traite à la patrie »
Alors que les putschistes de Niger s’échinent toujours pour apporter des preuves aux supposées bases militaires françaises dans le nord du Bénin, Kémi Séba, l’activiste d’origine béninoise se place désormais derrière eux.
Plusieurs Béninois ont marqué leur désapprobation face à ces accusations du patron de l’Ong Urgence panafricanistes. Des voix se sont levées pour condamner les propos de l’activiste. C’est le cas de l’économiste et acteur politique Bertin Koovi. Pour lui, « Kémi Séba a fait montre d’apatridie et de trahison » envers son pays d’origine. «On peut bien être opposant mais ne pas détester son pays », défend-il.
L’honneur et la dignité du Bénin ont été insultés, soutient de son côté Gratien Makoko, juriste constitutionnaliste et consultant en droits humains. Lui, qui a d’ailleurs déposé une plainte contre l’activiste auprès du Tribunal de première instance de Cotonou, informe Bénin web Tv. Comme certains Béninois, le juriste souhaite que Kémi Séba apporte des preuves étayant ses déclarations lors de sa conférence de presse et que les parties concernées présentent des arguments pour leur défense, accompagnés de preuves, devant les autorités judiciaires.
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