La Ligue béninoise des droits des femmes poursuit sa campagne de sensibilisation en vue de la collecte de données fiables sur les Violences sexistes et sexuelles (Vss). Vendredi 26 juillet, elle a déposé ses quartiers dans le 2e arrondissement de la ville de Porto-Novo. A bâton rompu, les femmes de Porto-Novo ont exposé leurs difficultés en termes de Vss.
Des femmes contraintes au lévirat malgré qu’elles soient en pleine période de veuvage, violences conjugales, viol sur mineur et la liste se poursuit. Ce sont là quelques violences qu’ont exposé les femmes du 2e arrondissement de Porto-Novo. Elles saluent la séance de sensibilisation sur les Vss. « On vit beaucoup de violences mais on se dit que c’est normal », fait remarquer Joanita Bocossa.
La présidente de la Ligue estime que « le poids de l’éducation voudrait que les problèmes conjugaux se règlent avec les époux. Ce qui fait qu’on continue de subir dans la douleur. Et ça favorise la persistance de certaines violences ». Mais il est temps souligne-t-elle, que les choses changent.
Après l’étape de Dogbo samedi 6 juillet, la Ligue béninoise des droits des femmes s’est rendu à Porto-Novo vendredi 26 juillet. Objectif, sensibiliser les femmes de la ville et particulièrement du 2e arrondissement sur les violences sexuelles et sexistes contre les femmes. Mais également, recueillir leurs témoignages et expériences sur la thématique.
La séance s’inscrit dans le cadre de la campagne « Compter pour toutes ». Elle vise à contribuer à la constitution de données quantitatives et qualitatives sur les Vss. La Ligue entend ainsi recenser des informations relatives aux Vss que subissent les femmes des localités parcourues. Et par la suite, remonter les informations collectées afin de contribuer à améliorer le système de données existant sur la thématique.
Soutien de taille
A Porto-Novo, autorités communales, chefs quartiers, membres d’associations de défenses des droits de l’homme et simples citoyens, hommes comme femmes ont effectué le déplacement. Même le maire Charlemagne Yankoti a tenu à être présent. La lutte contre les violences faites aux femmes est cruciale pense la première autorité de la ville capitale. Il n’a donc pas voulu rester en marge d’une telle séance « de sensibilisation à la prise de conscience ».
Pour Charlemagne Yankoti, la question des violences sexistes et sexuelles devrait être « révolue ». « Le lévirat n’est inscrit dans aucun texte de loi », a-t-il évoqué à titre illustratif. Les femmes n’ont donc pas à s’y soumettre. De même, les lois de la République ont désormais acté le droit des femmes à l’héritage et à la terre. De ce fait, « c’est l’ignorance qui amène certains hommes à continuer avec les pratiques désobligeantes vis-à-vis des femmes », déduit la maire Yankoti.
Cette campagne de sensibilisation élargit le champ des éventuelles initiatives municipales à mettre en œuvre avec les femmes pour de meilleurs résultats, s’est réjoui le maire de Porto-Novo. Le soutien du maire et de l’équipe municipale réjouit la présidente de la Ligue. « Nous travaillons déjà pour la génération future ». « C’est pourquoi nous avons besoin de vous, en tant que mari, en tant qu’époux et en tant qu’éducateur », a-t-elle interpelé.
La ligue béninoise des droits des femmes accompagnent les femmes et filles victimes de violences sexistes et sexuelles sur plusieurs plans. Notamment, « l’accompagnement juridique » pour dénoncer les violences, « l’accompagnement psychologique » pour les aider à s’en remettre. Mais également « l’accompagnement sanitaire » pour les aider à guérir de séquelles des violences.






©Béni AGBAYAHOUN/Bénin Intelligent
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