L’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb) a clos, dimanche 23 février, son 3ᵉ Synode biennal tenu à Abomey-Calavi. Ouvert une semaine plus tôt au temple méthodiste de Missessinto, cet événement majeur a rassemblé de nombreux fidèles et responsables ecclésiastiques autour d’enjeux fondamentaux pour l’avenir de l’Église.
Le Synode biennal 2025 a été marqué par plusieurs temps forts : sessions pastorales, moments de jeûne et prière pour la nation, affectations, révisions statutaires et amendement du règlement intérieur de l’Epmb.
Un événement marquant a été le lancement, le samedi 21 février, de l’ouvrage du président honoraire, le Rév. Prof. Moïse Sagbohan. Intitulé ”Ma passion : Mon vœu / Mélanges personnels” et publié aux éditions du Flamboyant & Communications, ce livre retrace son parcours pastoral et professionnel, tout en prônant une foi chrétienne inclusive.
L’un des moments clés de cette rencontre a été l’élection officielle du Prof. Jean-Claude Hounmènou au poste de vice-président laïc de l’epmb. Après le décès de son prédécesseur, David Kpessou Dossa, en janvier 2024, il assurait jusque-là l’intérim.
Lors du culte de clôture, le nouveau vice-président a été installé dans ses fonctions. « Promettez-vous de respecter la discipline de l’EPMB et d’assumer vos charges (bénévoles) en toute responsabilité ? », l’a interrogé le président Kponjesu Amos Hounsa. « Oui, nous le promettons avec l’aide de Dieu », a-t-il répondu solennellement.
Sur les pas de John Wesley : un retour aux fondamentaux
Fondée en 1843 sous le règne du roi Guézo, l’Epmb est la première Église chrétienne implantée au Bénin, alors Dahomey. Elle rassemble aujourd’hui près d’un million de fidèles à travers le pays. Deux ans après la célébration de ses 180 ans d’existence, le Synode biennal 2025 a été l’occasion d’un bilan approfondi. En tant que membre du méthodisme mondial, l’Epmb entend « redonner vie » aux valeurs fondamentales prônées par son fondateur, John Wesley. D’où le choix du thème du Synode : « En mouvement pour Jésus-Christ : sur les pas de John Wesley ».
« L’Epmb s’inscrit pleinement dans la vision de John Wesley, qui prônait l’entraide, la solidarité et le soutien mutuel, tant sur le plan matériel que spirituel. Nous avons ravivé cet esprit dans notre foi et nos actions », a affirmé le président Hounsa.
Dans cette dynamique, le corps pastoral s’est renforcé avec la consécration de quatre nouveaux pasteurs, qui se sont engagés à prêcher la parole et à œuvrer pour le salut des âmes.
Un message fort pour la nation
Alors que le Bénin se prépare aux élections générales de 2026, l’Epmb a saisi l’occasion pour adresser un message fort à la nation. Par la voix de son vice-président laïc, elle a plaidé pour un scrutin transparent et équitable : « Le vœu ardent de l’Epmb est que ces échéances électorales se déroulent dans la transparence et la justice.»
Consciente des défis sécuritaires auxquels le pays fait face, notamment dans le nord, l’Epmb a lancé un appel à l’unité nationale : « Notre pays est déjà en guerre contre les hordes barbares dans sa partie septentrionale. Nous devons éviter de créer d’autres tensions fratricides à l’intérieur du pays. »
Le Synode biennal 2025 a également été l’occasion de renforcer les liens avec d’autres Églises. L’Epmb a ainsi reçu le soutien du Service chrétien d’appui à l’animation rurale (Secaar, basé en Suisse), dont la représente, la pasteure Anne-Sophie L. Faivre a développé le thème du Synode. Il s’agit aussi de l’Église Méthodiste du Togo, représentée par l’ancien président Emmanuel Creppy, ainsi que de l’Église Méthodiste du Nigeria, dont le président, empêché, a dépêché un bishop.
L’Epmb a annoncé qu’elle adoptera les amendements à ses textes fondamentaux en 2027 afin de « repartir sur de nouvelles bases en 2028 », selon le Très Révérend Clément Akpaki, secrétaire général de l’Église.
Le Synode biennal de 2025 ne s’est pas déroulé dans l’unanimité. Plusieurs associations internes, dont le Comité ad’hoc de veille (CAV), qui dénoncent une mauvaise gestion matérielle et spirituelle de l’Église, ont appelé à son boycott.
