Les professionnels des médias résidents à Abomey-Calavi ont célébré en différé, le jeudi 15 mai, la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette célébration a été un moment de convivialité, de détente, de sortie et de visite touristique.
Organisée par l’Amicale des journalistes résidents à Calavi (Ajorec), présidée par Ilarion Kingnon, cette célébration s’est déroulée en plusieurs étapes. Après leur départ de la mairie d’Abomey-Calavi, le lieu de rassemblement, les journalistes se sont rendus sur le site de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz) pour une visite. Dans le bus qui transportait une trentaine de professionnels des médias, l’ambiance était bon enfant. Des amis de longue date se retrouvaient, des citadins prenaient un moment pour fuir le tumulte quotidien, entre blagues, taquineries et souvenirs partagés. « C’est bon cette sortie. Cela nous permet de nous déstresser », chantent certains participants.
L’étape de la Gdiz a permis aux journalistes de découvrir les installations du site. Une première pour certains, une deuxième, troisième ou davantage pour d’autres. Après la présentation de la zone à travers la maquette installée dans l’une des salles à l’entrée, les journalistes, guidés par un représentant de la Gdiz ont exploré les différents compartiments du site. Des usines de transformation des produits locaux tels que le coton jusqu’aux entrepôts, plusieurs sections ont été visitées pendant environ deux heures.

Première surprise : deux journalistes distingués
Après la visite, le président de l’Ajorec Ilarion Kingnon a créé la surprise. En présence du parrain de cette sortie touristique, Corneille Atindéhou, il a distingué deux journalistes sur place. Une belle surprise, puisque cela ne figurait pas dans le programme officiel et les récipiendaires ne s’y attendaient pas. Ilarion Kingnon a annoncé à cette occasion qu’ils sont au total 11 journalistes à être distingués pour leur professionnalisme et leur participation au développement de la commune. Les neuf autres devaient être révélés lors de la suite de la sortie.
Découverte de la vallée de la Sitatunga
La prochaine étape de cette sortie est la vallée de la Sitatunga. Elle s’étend sur une partie des trois communes voisines du département de l’Atlantique que sont Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zè. Après un moment de réjouissances, les journalistes ont entamé la visite du site. Dans cette vallée se trouvent des animaux de tout genre : serpents, crocodiles, félins, tortues, antilopes, singes. Tout y est, captivant l’attention des visiteurs. À cela s’ajoutent les espèces végétales, dont les vertus ont été expliquées par le guide du moment.

L’autre moment fort dans la vallée de la Sitatunga a été la virée sur l’eau de cette zone humide. Cette aventure s’est déroulée en pirogue. Pour la majorité des “touristes”, c’était un véritable baptême de l’eau. Certains ont exigé des gilets de sauvetage avant d’embarquer, d’autres s’y sont lancés sans gilets. Les hydrophobes, eux, ont préféré s’abstenir. La peur se lisait néanmoins sur les visages de ceux qui ont tenté l’expérience. Mais les piroguiers, des professionnels, ont su rassurer tout le monde. Au cours de la virée, d’environ 750 mètres, le guide, également piroguier, continuait de commenter les vertus de certaines espèces végétales présentes dans l’environnement.
Suite des distinctions : neuf autres lauréats honorés
De retour de cette traversée sur l’eau, la célébration s’est poursuivie avec la distinction des neuf autres journalistes. Là encore, la surprise a été totale. À l’appel de leur nom, certains ont carrément perdu leurs mots. Comme Claude Adjikpa, complètement submergé par l’émotion lorsqu’il a été appelé par le président de l’Ajorec, qui lui a annoncé sa distinction. Sous les slogans de ses confrères qui scandaient « Adjikpotoooo… », le promoteur du journal ”Palabre au quotidien” ne savait plus quelle posture adopter pour immortaliser ce moment en photos. Il en a été de même pour tous les journalistes distingués par l’Ajorec à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse.

La renaissance de l’Ajorec créée depuis plus de 20 ans, est saluée par les acteurs des médias d’Abomey-Calavi. Basile Tchibozo, conseiller à la Haac, a également soutenu cet événement. Il s’est réjoui de voir l’Ajorec renaître de ses cendres «parce que pendant longtemps, l’Ajorec s’est éteinte. On a pensé que c’était la fin». L’ex-journaliste y participe en tant que résident de Calavi depuis une dizaine d’années, et en tant qu’acteur des médias. «Je suis très content d’être là parce que je retrouve un peu les miens. J’ai toujours dit que c’est avec les miens que je suis bien parce qu’il faut être avec les siens pour pouvoir défendre les intérêts matériaux et moraux des siens » a déclaré Basile Tchibozo.
Appel à l’unité et à la reconnaissance professionnelle
La célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse selon Ilarion Kingnon vise à « réveiller l’Ajorec afin de remettre la main aux jeunes pour qu’ils puissent commencer par monter sur les rails». «Je pense que ça serait effectivement la renaissance de l’Ajorec parce qu’il le faut. Seul on peut faire quelque chose mais ensemble, on peut faire beaucoup de choses » a-t-il ajouté. La 7e mandature de la Haac travaille «à rendre potable la liste des professionnels des médias du Bénin». Dans ce contexte de réforme, il a invité les journalistes d’Abomey-Calavi à suivre le rythme.

Le parrain de la sortie touristique s’est réjoui du choix porté sur lui pour parrainer cet événement. Corneille Atindéhou a rassuré qu’il sera toujours disponible pour accompagner l’Ajorec, toutes les fois qu’il sera sollicité.
Le directeur régional Atlantique de la Haac, John Akintola, a exhorté les professionnels des médias résidents à Abomey-Calavi à tout faire pour obtenir leur carte de presse. Selon lui, c’est le seul outil qui leur permet de revendiquer le titre de journalistes.
Les participants à cette sortie touristique sont repartis revigorés, dans l’espoir que des initiatives pareilles deviennent régulières. Nombre d’entre eux ont souhaité qu’elles soient trimestrielles.