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Festival des masques 2025 : Ifa rassemble scientifiques et Bokonon à Porto-Novo

Par Sêdaminou Béni AGBAYAHOUN
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Porto-Novo est en ébullition depuis hier samedi 2 août dans le cadre de la 2e édition du Festival des masques. Des festivaliers venus d’horizons divers prennent part à ce grand rassemblement de valorisation de l’art et de la culture béninoise. Le colloque scientifique international organisé à cette occasion porte le Fa au cœur des réflexions.

Sur le Village du Festival des masques 2025 et aux alentours, l’ambiance est à la hauteur de l’événement. Des masques, sacrés comme profanes animent les grandes places et les rues de la ville. Zangbéto, Egungun, Guèlèdè, Gounnounko ou encore le Kpodji-guèguè (échassiers) se confondent à la marée humaine qui a fait le déplacement. Des déambulations effrénées qui illuminent la ville, pavoisée aux couleurs du festival.

A l’Ecole du patrimoine africaine (Epa), l’ambiance, bien que festive, est plus solennelle. Ici, 34 Bokonon et Babalawo venus principalement du Bénin, du Nigéria et du Togo, confrontent leurs savoirs avec celles des scientifiques, universitaires et chercheurs. Le ministre du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca), Babalola Jean-Michel Abimbola, a lancé le colloque scientifique international du festival dans la matinée du samedi.

Cette année, les réflexions tournent autour du Fa. Le thème central s’énonce « Ifa Orumila : Introduction à une épistémologie ». Les travaux de ce colloque sont effectués en deux ateliers. Le premier, scientifique, est un creuset de réflexion entre les hommes de science, universitaires et chercheurs.

« Le Fa s’étant lui-même déjà organisé en tant qu’épistémologie », ils ont pour mission de « déduire une épistémologie de cette épistémologie afin que le Fa soit définitivement inscrit dans la rationalité scientifique », a expliqué professeur Mahougnon Kakpo, coordonnateur général du colloque.

Dans la même veine, les Bokonon et Babalawo réfléchissent sur plusieurs thématiques liées au Fa. Il y a entre autres les pratiques du Fa, sa conception, ses rites, la place (pratique) de la femme dans ses différents rites dans leurs différents milieux de provenance. Le colloque international du Festival des masques 2025 a été conçu avec le concours du Laboratoire d’études africaines et de recherche sur le Fa de l’Université d’Abomey-Calavi.

Vers la création d’un centre d’interprétation du Fa

Les travaux du colloque ont officiellement démarrés par la conférence inaugurale présentée par le professeur-chercheur de Science politique, Kayodé Esuola. Elle a porté sur le thème « Les mascarades, Ifa et les liens entre le ciel et la terre en Afrique de l’ouest : Perspectives d’Obala Oyeku et autres Odun Ifa ».

Pour le ministre du Tourisme, de la culture et des arts, le colloque international est bien plus qu’un simple « événement académique ».

Il est « un geste politique fort qui affirme avec clarté que nos savoirs traditionnels ne sont pas que des vestiges du passé, mais des sources vivantes de pensées, de régulation sociale et de créativité contemporaine ».

Et compte tenu de l’étendue de son champ d’action, Ifa « mérite d’être exploré » sous le prisme des problématiques contemporaines. Puisque, selon les praticiens, le Fa est une connaissance intemporelle.

Ce colloque est selon Jean-Michel Abimbola, l’occasion de « dépasser les clivages stériles entre tradition et modernité, entre sciences occidentales et pensées africaines, entre oralité et rationalité ». Il a à cette occasion annoncé solennellement l’imminence du lancement à Porto-Novo, du chantier de création d’un centre d’interprétation de Ifa ». Son ambition est de constituer « un espace de dialogue permanent entre chercheurs, praticiens, artistes, étudiants et citoyens. Un lieu de médiation entre tradition vivante et recherche contemporaine ».

Prof. Mahougnon Kakpo, y voit la marche vers l’harmonisation de la pratique du métier de Bokonon (Babalawo). Un secteur qui nécessite un encadrement pour en préserver le caractère scientifique et éviter d’éventuelles déviances.

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