En Côte d’Ivoire, les conséquences du départ des trois pays du Sahel préoccupe. Vendredi 12 avril, la cinquième édition du “Club Prospective Cep” a ainsi porté sur le thème «Retrait du Mali du Burkina-Faso et du Niger de la Cedeao : quelles conséquences politiques, économiques et humanitaires pour les États de l’Alliance des États du Sahel (AES) et de la Cedeao ?».
L’un des panélistes, Dr Sylvain N’guessan, expert en géopolitique et directeur de l’Institut de stratégie d’Abidjan observe que ces trois pays détiennent à eux seuls un poids géographique considérable dans l’organisation communautaire. En matière de superficie, «Le Burkina-Faso c’est 274000 km2, le Mali c’est environ 1.243.000 km2 et le Niger 1. 267.000 km2», rapporte Koaci.
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Pays sans accès au littoral, le Burkina Faso, Niger et le Mali dépendent des ports de leurs voisins du Togo, Côte d’Ivoire et du Bénin. Par exemple, «Le port de Lomé doit 90% de ses transactions à l’AES, dont 80% pour le Burkina Faso, 3% pour le Mali et environ 7% pour le Niger».
Mais la dépendance n’est pas en sens unique. Puisque les pays côtiers tirent à leur tour une manne financière des importations vers l’hinterland. Conséquence, le retrait des trois pays de la Cedeao a entraîné une baisse du trafic au niveau du Port d’Abidjan. Délaissé, le Port d’Abidjan a connu une « chute de 6% dans les transactions avec les pays de l’AES», déclare l’expert en géopolitique Dr Sylvain N’guessan, citant le directeur général de l’institution portuaire.
Aujourd’hui, poursuit-il, les pays de l’AES tirant leçon des sanctions de la Cedeao, se tourne vers d’autres partenaires. «Il y a le lobbying de Rabat, de Tripoli, de Nouakchott et de Conakry envers ces pays sahéliens pour faire perdre le marché de ces pays à la Côte d’Ivoire», dévoile-t-il.
Pendant environ 7 mois de fermeture des frontières, le Port autonome de Cotonou a aussi connu un recul d’activité. La direction du port a reconnu avoir perdu 20% de traffic. Pas étonnant, puisque 70% des marchandises qui y transitent vont à destination du Niger. Mais le Port autonome de Cotonou a renoué avec la progression cette année.
