Les partis Bloc républicain (Br), Union progressiste le Renouveau (Upr) et la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont signé, ce mardi 16 septembre à Cotonou, des protocoles d’accord de gouvernance et d’accord parlementaire.
C’est le parti du cheval cabré qui l’annonce sur sa page Meta officielle. Des images fortes à l’appui, montrant le secrétaire exécutif national Paul Hounkpè (Fcbe), la mine sérieuse, encadré par les présidents Joseph Djogbenou (UpR) et Abdoulaye Bio Tchané.
Dans la perspective des législatives et communales de 2026, cet accord permet aux signataires de cumuler leur voix et d’obtenir ainsi plus aisément les 10% au plan national désormais imposé par le code électoral comme condition pour prétendre au partage des sièges.
Qualifié d’« historique », cet accord de gouvernance et accord parlementaire illustrent une rare « convergence républicaine » entre la majorité présidentielle et une frange de l’opposition. Les trois formations le placent d’ailleurs « sous le signe de la préservation de l’intérêt supérieur de la nation », précise la cellule de communication du Bloc républicain.
Indécent ?
« Comédie », « non événement ». Pour des internautes, ce rapprochement semble indécent et révèle le vrai visage de la Fcbe. « C’est la preuve que la Fcbe de Paul Hounkpè n’a jamais été un parti de l’opposition », commente le nommé Guy H.
Les critiques évoquent l’article 132 nouveau de la loi n°2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. En vertu duquel la Fcbe devrait préalablement faire une déclaration officielle d’entrée dans la mouvance présidentielle.
« Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15% de l’ensemble des députés et des maires et provenant d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales législatives. Un député ou un maire ne peut parrainer qu’un candidat membre ou désigné du parti sur la liste duquel il a été élu…»
Code électoral
Mais sans la formalité de la déclaration officielle, le parti Fcbe semble concrétiser sa nouvelle projection politique. L’un de ses membres, l’ex député Idrissou Bako avait annoncé les couleurs en août dernier sur une web TV de la place. « La Fcbe est aujourd’hui dans une logique de repositionnement. Après bientôt dix ans d’opposition, nous avons pris la résolution d’être de la mouvance de 2026, Inch’Allah », a déclaré Idrissou Bako.
« S’il faut négocier avec celui qui est aujourd’hui un adversaire pour conclure un accord électoral, nous allons le faire », a-t-il ajouté. Autrement, en signant accord de gouvernance et accord parlementaire avec la mouvance, la Fcbe viserait par ailleurs à obtenir les parrainages nécessaires à la présentation d’un duo candidat à la présidentielle de 2026. Le parti ne disposant pas d’élus à l’Assemblée nationale ni du nombre de maires suffisant.
