Cinq juristes attaquent la Cena devant la Cour constitutionnelle. Selon eux, le législateur béninois n’a jamais prévu une possibilité d’auto-parrainage.
Le recours, déposé ce mardi 7 octobre, conteste avec virulence l’interprétation jugée « contraire à l’esprit et à la lettre » du code électoral, avancée publiquement par le Directeur général des élections de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Celui-ci avait déclaré qu’un élu pourrait procéder à son auto-parrainage en vue d’une élection présidentielle : « si l’on peut voter pour soi-même, l’on peut se parrainer ».
Dans leur recours obtenu par le journal Bénin Intelligent les auteurs écrivent que le parrainage est extérieur au parrain selon l’esprit de l’article 132 de la loi n° 2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant la loi N°2019-43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral.
«Que lorsque le législateur poursuit toujours dans le même article qu’« un député ou un maire ne peut parrainer que le candidat membre ou désigné du parti sur la liste duquel il a été élu », il est clair qu’il met l’accent sur le fait que le parrainage est extérieur au parrain. Que le législateur n’a laissé aucune ambigüité sur le fait que le parrainage doit provenir de quelqu’un d’autre »
Le directeur général des élections a confondu, à leurs yeux, le vote qui est « une opération distincte du parrainage qui est un mécanisme de tamisage pour aller demander le suffrage des électeurs ».
Par conséquent, le parrainage étant un mécanisme visant à recevoir l’appui et l’assentiment des autres aux fins d’asseoir une légitimité populaire à la candidature, c’est avec raison que le législateur n’a mentionné nulle part la possibilité de l’auto-parrainage dans le code électoral, concluent les signataires dont Landry Adelakoun.
Le débat sur l’auto-parrainage montre l’urgence d’une clarification de la Cour constitutionnelle. Laquelle pourrait bouleverser la présidentielle de 2026. L’opposition ne dispose exactement que de 28 élus. Si l’auto-parrainage est exclue, elle ne pourra donc pas présenter un député comme candidat, alors que certains parmi les aspirants sont bel et bien candidats à la candidature.
Le parti Les Démocrates dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi, a promis dévoiler son duo candidat le 11 octobre prochain.
Landry Angelo Adelakoun, l’un des requérants, a confié à Bénin Intelligent que la Cour les a convoqués à l’audience plénière du jeudi prochain, 9 octobre. Sa décision pourrait être connue le même jour.