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Lancement d’ouvrage : ”Nos voix s’unissent” : Un pont entre les genres

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Les mots avaient pris des airs de retrouvailles, samedi 18 octobre à la bibliothèque Bénin Excellence de Godomey. Retrouvailles entre hommes et femmes, entre lettres et engagement, entre plume et société. L’occasion, le lancement officiel de l’ouvrage ”Nos voix s’unissent”, recueil d’opinions de femmes et d’hommes sur le féminisme paru aux éditions Vénus d’ébène. Son auteur, le journaliste Fredhy-Armel Bocovo.

Par Marius COMAKPOGNI

À travers Nos voix s’unissent, Fredhy-Armel Bocovo s’interroge sur les rapports entre les sexes, non pas pour trancher, mais pour comprendre. « Pourquoi les hommes agissent-ils ainsi à l’égard des femmes ? Pourquoi les femmes réagissent-elles ainsi à l’égard des hommes ? Est-ce que nous nous écoutons vraiment parler ? » Autant de questions qu’il soulève dans une démarche d’écoute, de dialogue et de réconciliation des sensibilités.

Son projet, né d’une idée simple le 10 décembre 2022, a pris racine dans une dynamique collective : donner la parole à la fois aux femmes et aux hommes sur la sororité, le patriarcat et la coexistence harmonieuse. Ce livre, explique-t-il, est le fruit d’un élan spontané devenu une œuvre collective.

« À la base, aucune intention pour le long terme, aucun plan finement tracé. Juste un élan… et pourtant tout arriva » , a-t-il raconté avec émotion, avant de conclure : « Ce livre est devenu un ancrage pour une ambition plus grande encore ; nous sommes là pour que Nos voix s’unissent. »

Le livre a été présenté en profondeur par Jérôme Michel Tossavi, chroniqueur littéraire, Grand Prix Littéraire du Bénin et doctorant en Lettres modernes à l’Université d’Abomey-Calavi. Dans son analyse, il a salué le génie de l’auteur d’avoir évité « le péché » de la partialité.

« Ce livre n’a pas commis le péché que commettent souvent les livres portés sur la sororité et le patriarcat », a-t-il lancé. Selon Jérôme Tossavi, l’ouvrage ne se contente pas de donner la parole aux femmes, mais y associe celle des hommes, preuve que la sororité est d’abord une affaire commune.

Le critique littéraire a souligné que Nos voix s’unissent ne se limite pas à un recueil d’interviews, mais élève chaque voix au rang d’écrivain. « Le livre a fini par faire des écrivains plutôt que de simples contributeurs oisifs. »

Et de conclure : « Je veux que les paroles des hommes et des femmes de nos hameaux comptent également dans le concert des nations. Car les lettrés ont assez parlé au nom des illettrés qui détiennent les vraies souffrances et les vrais bonheurs d’un monde harmonieux. »

Un lancement symbolique et porteur d’avenir

Le moment fort de la cérémonie a été le lancement officiel du livre, effectué conjointement par Espéran Padonou, directeur de la Fondation Vallet, et Ella Dorcas Wama Mara, chargée de programme Genre à la Coopération suisse. Ce geste, chargé de symbolisme, illustre la philosophie du projet : l’union des voix et des forces au service d’un idéal commun.

Les différentes interventions ont unanimement salué la démarche novatrice de l’auteur, sa rigueur journalistique et la profondeur de sa réflexion sur le dialogue des genres.

Une œuvre au carrefour de l’intime et du collectif

Publié en 2025 par Vénus d’Ébène, Nos voix s’unissent s’étend sur 309 pages, où chaque chapitre explore une part de ce que signifie “être ensemble” dans un monde fragmenté. À travers une écriture à la fois poétique et engagée, l’auteur invite à la réflexion sur la solidarité, la dignité, la place de la jeunesse et le pouvoir de la parole.

On y entend des voix plurielles : celles des femmes et des hommes, de divers profils socio-professionnels, qui refusent le silence, qui racontent leurs luttes, leurs rêves et leurs blessures. Au total, 32 femmes et 08 hommes y ont laissé leurs perceptions, leurs imaginaires. C’est un ouvrage qui parle du Bénin, mais qui résonne bien au-delà comme un chant collectif adressé à l’humanité.

Pour Fredhy-Armel Bocovo, ce livre est avant tout une rencontre. « J’ai voulu rassembler des voix qui, chacune à sa manière, portent un message d’unité et de lumière. Nous avons besoin de nous écouter pour mieux nous comprendre », a-t-il confié.

Fredhy-Armel Bocovo a laissé flotter une phrase qui résume à elle seule toute la portée de son œuvre : « Que nos voix s’unissent, maintenant et après, encore et toujours, pour la paix et le développement durable. »

Fredhy-Armel Bocovo, par cette publication, s’inscrit dans la lignée des auteurs qui croient en la force du mot pour guérir, éveiller et rassembler.

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