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Natitingou : Les dépôts de ciments toujours fermés

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Dans le département de l’Atacora précisément à Natitingou, la question du prix du ciment continue d’opposer les revendeurs au gouvernement. Les magasins de vente restent toujours fermés‚ nous a témoigné un revendeur de la localité ayant requis l’anonymat. Ceci malgré le communiqué du ministère de l’Industrie et du commerce du 25 mars ordonnant leur reouverture. Entretien.

Propos recueillis Raymond FALADE

Bénin Intelligent : Quelle est aujourd’hui la situation du ciment à Natitingou?

Revendeur : La situation du ciment à Natitingou reste la même. Les agents de la Direction départementale de l’Industrie et du commerce est passée enlever leurs scellés. On n’avait pas commis d’infraction avant qu’ils ne les posent. Ils sont venus enlever ça le jeudi passé après le Conseil des ministres du mercredi. Ils nous ont invités et nous avions été à une rencontre avec eux. Ils nous ont expliqué et nous ont montré les nouveaux prix fixés par le gouvernement. 85000f à Natitingou. Ils nous ont demandé ce qu’on en pense. Nous leur avons dit que ce n’est pas faisable. Ce n’est pas possible parce que le ciment à l’usine est à plus de 70 000F et les grossistes sont pour la plupart à 75 000F. Le transport vaut ce qu’il vaut et le gazoil on ne trouve même pas. Vraiment ce n’est pas possible. Ils ont demandé alors ce que nous souhaiterions. Nous leur avons expliqué que si ensemble on doit décider de quelque chose, que le ciment soit à 105 000F à Natitingou. Cela va arranger tout le monde. Juste pour une période de deux mois : avril et mai parce qu’on sait que à partir de juin, c’est la saison pluvieuse qui va commencer et la demande ne sera plus forte. Et si la demande n’est plus forte, c’est que quand on va envoyer un camion à l’usine, ça ne va plus faire 10 jours, 15 jours comme actuellement. Non ! Ça va vite revenir et là, il y aura assez de marchandises sur le terrain. L’offre va dépasser la demande et le marché même va se réguler. Cela a été toujours comme ainsi. À partir de juin, les détaillants souffrent le martyre jusqu’en novembre. C’est à peine ils gagnent 1500F sur la tonne. C’est à partir de décembre que les activités reprennent tout doucement. Nous leur avons expliqué cela et ensemble on a fait le calcul.

Quelle a été la réaction de la Direction départementale de l’Industrie et du commerce à votre proposition?

Ils ont pris note et ils ont dit qu’ils vont rendre compte à la hiérarchie. Ils ont demandé que pour le moment de faire l’effort de céder la tonne à 85 000F et si quelqu’un ne peut pas le faire, qu’il ferme simplement son dépôt lui-même sinon, quand les agents vont passer faire le contrôle et qu’ils verront que le prix fixé par le gouvernement n’est pas respecté, ils seront obligés de sceller le dépôt et amender le propriétaire. C’est sur ces mots qu’on s’est levé la dernière fois.

Comment se passe le contrôle sur le terrain ?

Effectivement, nous avons fermé nos dépôts. Hier (lundi), nous avons vu les agents des Ddic avec les journalistes d’une télévision privée de la place, faire le tour des dépôts. Il y avait un revendeur indélicat qui ne peut pas vendre au prix du gouvernement mais néanmoins a ouvert son dépôt et expliquait aux clients ce qu’il en est. Les clients qui ont la capacité achètent à son prix, ceux qui n’en n’ont pas partaient tout doucement. Mais son dépôt a été scellé parce que les agents de la Ddic ont pris par là et l’ont vu. C’est le seul dépôt qui a été scellé hier depuis qu’ils font le tour.

Que souhaitez-vous?

À notre niveau, nous avons compris que c’est juste un bras de fer entre le gouvernement et les usines. Nous sommes juste des victimes. Nous on ne produit pas la marchandise, nous les achetons. Le coût, tout le monde connait cela. On ne sait pas ce qui se passe. Soit c’est le gouvernement qui a refusé de se rapprocher des usines ou ce sont les usines qui ont refusé de se rapprocher du gouvernement. On a compris finalement qu’on veut nous empêcher de vendre et là, ça va se faire ressentir sur les usines et elles seront obligées de se plier. Il y a des grossistes qui ne commandent plus de marchandises. Le ciment ne sort plus comme cela se doit de l’usine actuellement. Si c’est l’usine qui veut revoir ses prix, elle n’a qu’à le faire pour que nous reprenions nos activités. Ou si c’est l’État, qu’il le fasse également pour le bonheur de la population et de nous-mêmes.
Les populations viennent vers nous pour acheter les marchandises. Ceux qui en ont les vendent clandestinement mais très cher. Mais ceux qui n’en ont pas, eux ils ont déjà de difficultés financières parce que dans le ciment, une journée de mévente ça se fait toujours sentir. Fermer les dépôts pendant des jours, c’est déjà un souci pour le paiement des échéances au niveau des structures de microfinance et c’est une chaîne. À leur tour c’est des problèmes parce que si l’usine est là on doit acheter sa production. L’usine n’est pas là pour produire et enterrer.
Merci.

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