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Situation des droits humains au Bénin : Sévère rapport d’Amnesty International

Par Koladé Raymond FALADE
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L’Ong Amnesty International a présenté ce mercredi 24 avril, son rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde en 2023. Pour ce qui est du Bénin, l’organisation évoque entre autres des homicides illégaux des groupes armés dans le nord, la restriction de la liberté d’expression, les expulsions forcées, le cas de Martin Hounga, et de l’opposante Reckya Madougou.

Dans le rapport présenté, Amnesty International informe que les groupes armés ont continué de perpétrer des attaques dans les départements de l’Alibori et de l’Atacora. Deux départements frontaliers du Niger et du Burkina Faso. Le rapport indique qu’une quarantaine d’habitants de ces localités et 25 militaires ont été tués depuis 2019 selon l’armée béninoise.

Sur les homicides illégaux, Amnesty International a fait savoir que le président Patrice Talon a ordonné la tenue d’une enquête sur la mort d’une quinzaine de personnes dans des attaques menées par les groupes armés contre des habitants de la commune de Kérou dans le département de l’Atacora en mai.

En ce qui concerne la liberté d’expression, elle «a continué d’être menacée, notamment par la loi 2018 portant Code du numérique, qui rendait passible d’emprisonnement la publication de fausses informations en ligne». À titre d’exemple, «le 24 mai, le ministère public a requis une peine de 12 mois d’emprisonnement à l’encontre du journaliste Maxime Lissanon, qui était détenu depuis le 13 janvier pour «incitation à la rébellion». Ce dernier avait été arrêté après avoir écrit sur sa page Facebook le 8 janvier 2023 pendant les élections législatives, que des représentants du parti d’opposition Les Démocrates n’avaient pas pu accéder aux bureaux de vote».

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Le 15 juin, Virgile Ahouansè directeur de l’information de la station de radio en ligne Crystal news, a été condamné à une peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis pour «diffusion de fausses informations». En effet , en décembre 2022, il avait diffusé une enquête dans laquelle des témoins accusaient la police d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires dans une école de Porto-Novo.

La suspension du groupe de presse ”La Gazette du Golfe” est aussi un cas d’atteinte à la liberté d’expression. La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a suspendu jusqu’à nouvel ordre depuis le 8 août, «tous les moyens de communication de masse» du média qui se livrerait à une «apologie des coups d’État».

Aussi, le 31 août, dans le parc national de la Penjari, des policiers ont arrêté Damilola Ayeni, un journaliste qui travaillait sur un rapport environnemental concernant le Nigéria et le Bénin. Il était accusé de participer à des activités terroristes. Il a été libéré sans inculpation au bout de neuf jours.

Martin Hounga, Reckya Madougou…

Dans le rapport présenté ce mercredi, Amnesty aborde également la détention de l’opposante Reckya Madougou. L’Ong parle «une détention arbitraire» bien que le groupe de travail de l’Onu ait estimé dans un avis en 2022 que sa privation de liberté était arbitraire».

Martin Hounga, le jeune de 18 ans tué lors d’une opération de police à Hêvié dans la commune d’Abomey-Calavi le 4 septembre 2023 figure également dans le rapport. De même que la situation des quatre femmes qui avaient été enfermées dans un service de l’hôpital de zone de Mènontin en mars 2023. Celles-ci n’avaient pas pu régler leurs frais médicaux.

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Enfin, Amnesty International rappelle que plusieurs milliers de personnes qui avaient été expulsées de force de leur logement dans le cadre de projets de développement touristique le long de la côte, entre les villes de Cotonou et de Ouidah ont continué de protester contre l’absence d’indemnisation convenable.

Cependant, l’organisation de défense des droits de l’homme note quelques améliorations en matière des droits de l’homme au Bénin. Par exemple, la prise du décret définissant les dispositions relatives à l’interruption volontaire de grossesse, dont les conditions d’accès avaient été assouplies par une loi votée en 2021.

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