Après Porto-Novo et Bonou, la tournée gouvernementale dans le département de l’Ouémé a atterri à Akpro-Missérété ce samedi 1er juin. Cette étape a été marquée par la présence remarquable du président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou. La rencontre de reddition de compte s’est tenue au Centre des jeunes et loisirs et a drainé une foule compacte.
Face à l’impressionnante délégation gouvernementale dirigée par le ministre Adidjatou Mathys, deux rangées remplies à l’excès. La trentaine de bancs avec une capacité de 9 places chacun était tous occupés en plus d’une mobilisation importante aux entrées et sous des arbres au dehors. Dans la délégation, les directeurs départementaux de la santé, des Affaires sociales, de la Police et des élus locaux.
Le président Louis Gbèhounou Vlavonou s’est adressé en langue locale à une population particulièrement excitée.
«De toutes les interventions, il ressort que le Bénin se métamorphose, le pays change», commence-t-il. A lui-même de confirmer : «Le pays s’est profondément métamorphosé». L’assistance acquiesce par des acclamations nourries.
Le président Louis Gbèhounou Vlavonou fait ensuite une importante clarification. La rencontre n’est pas un meeting politique. Et la principale cible, dit-il, ce sont les militants et militantes des 4 partis politiques qui soutiennent le président Patrice Talon. Le temps des meetings viendra, a-t-il annoncé. «Lors des meetings prochains, ce sera les électeurs, la foule.»
Quant à la pertinence de l’initiative que des adversaires politiques pourfendent, le président Louis Gbèhounou Vlavonou répond qu’elle permet d’écouter les populations à la base et de faire une reddition de compte. «Ce que du sommet de l’État nous n’avons pas pu voir, vous allez attirer notre attention dessus».

Malgré quelques insatisfactions légitimes exprimées, les populations rencontrées sont unanimes sur les progrès accomplis en huit ans de gouvernance. Le défi qu’elles ont pris le ferme engagement de relever, c’est le maintien de la dynamique. «Si les gouvernements précédents avaient fait les efforts comme depuis 8 ans, nous serions déjà comme Paris depuis longtemps.»
Sur ce, «Allons-nous remettre le pays dans les mains de ceux-là ?», interroge le président Louis Gbèhounou Vlavonou. «Non», répond péremptoirement en chœur l’assistance. Une réaction énergique qui confirme selon les conclusions de l’orateur l’adage populaire qui postule que «Le diable que tu connais vaut mieux que l’ange que tu ne connais pas».
Bilan satisfaisant
En 8 ans de gestion, qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qu’il reste à faire ? Telle est la principale question à laquelle la cheffe de la délégation gouvernementale a répondu. Le bilan décliné à l’occasion est assez éloquent et honorable aussi bien pour le gouvernement du président Talon que les populations bénéficiaires.
Spécifiquement dans la commune d’Akpro-Missérété, les réalisations ont impacté tous les secteurs de la vie des populations. Ainsi, en matière d’accès à l’eau potable, 32 adductions d’eau villageoise ont été construites, 5 nouvelles localités jadis enclavées ont été connectés au réseau électrique, 5 autres sont dotées de points numériques, récapitule Adidjatou Mathys. La ministre n’a pas eu besoin d’égrener les prouesses en infrastructures routières. Puisque les populations les empruntent gaiement au quotidien.
Dans le secteur de la santé, 174 relais communautaires et agents de santé ont été déployés à Akpro-Missérété. Quant à l’assurance maladie, 10.000 personnes ont été prises en compte dans la commune.

Au compteur des réalisations phares figurent en outre l’éducation nationale et surtout la scolarisation des filles. 96 nouvelles classes ont été construites et 48 autres ont été réfectionnées. Pour le maintien des filles à l’école, le gouvernement à travers le projet Swedd a retenu dans la commune 784 filles qui reçoivent des transferts monétaires et kits scolaires.
Scolarisation des filles
Une des bénéficiaires depuis trois ans a même témoigné devant les populations. Elle a pour nom, Hountondji Marie Louange, élève en classe de 4e au Ceg 3 Akpro-Missérété. «Mes parents n’avaient pas les moyens. J’ai failli abandonner l’école. Cet appui [du projet Swedd] m’a beaucoup aidé surtout les transferts monétaires », déclare-t-elle avec une verve qui a déclenché les applaudissements.
La séance de reddition de compte au centre des jeunes et loisirs d’Akpro-Missérété a été un moment d’échanges participatifs qui a permis à des citoyens très audacieux, dont l’ancien maire Michel Bahoun de dire ce qu’ils ont vu de satisfaisant et soumettre également les manques qu’ils ressentent. Ils concernent notamment la vie chère, la situation des Aspirants au métier d’enseignant dont les populations souhaitent le reversement pur et simple.