Seydou Kante, analyste géopolitique : « Macky Sall et Alassane Ouattara sont des dirigeants politiques différents»

Le président Macky Sall a réitéré lundi 3 juillet dans son message à la nation, son intention de ne pas briguer un troisième mandat. Malgré cette assurance, d’aucuns restent pessimistes, redoutant qu’il n’adopte la même attitude que son homologue ivoirien Alassane Ouattara en 2020. L’analyste géopolitique sénégalais Seydou Kante, lui, croit le chef de l’Etat sur parole et invite tout analyste politique à considérer les « dynamiques politiques, constitutionnelles et sociales » de chaque pays avant d’objecter une analyse. En renonçant à briguer un troisième mandat, Macky Sall confirme sa dimension d’homme d’État, souligne-t-il.

Propos recueillis par Arnauld KASSOUIN 

Bénin Intelligent : Quelle appréciation faites-vous de la décision du président Macky Sall de ne pas se présenter aux élections de février 2024 ?

Seydou Kante : Ah oui. Mon intime conviction depuis très longtemps était qu’il allait surprendre tout le monde et ne pas se représenter en 2024.

En aucun moment il a dit qu’il serait candidat. Macky Sall est un homme d’Etat et il ne pouvait pas faire moins que ses prédécesseurs.

En somme, la qualité d’homme d’État de Macky Sall se reflète dans sa décision de renoncer à un troisième mandat présidentiel, démontrant ainsi son respect de la parole donnée et son engagement envers la démocratie au Sénégal.

Sa conduite exemplaire renforce le modèle démocratique du pays et inspire l’espoir d’un avenir politique pacifique et prospère pour tous les citoyens sénégalais.

Ne pourrait-on craindre qu’un Macky Sall qui ne respecte pas sa parole puisse ressurgir lorsqu’il affirme que la constitution lui permettait un autre mandat en dehors de celui qui s’épuise ?

La politique est un domaine complexe et les actions des dirigeants peuvent parfois susciter des doutes et des préoccupations. Les juristes sont divisés sur la possibilité d’une troisième candidature de Macky Sall. C’est vrai, lui-même a affirmé que la question juridique ne se pose pas; que son premier « mandat est hors de portée ».

La décision du président Sall de renoncer à un troisième mandat souligne son engagement envers le bien-être de son pays et son désir de promouvoir une gouvernance démocratique solide.

C’est un exemple précieux pour d’autres dirigeants politiques, tant en Afrique qu’à travers le monde, montrant qu’un véritable homme d’État est celui qui met l’intérêt général avant ses ambitions personnelles.

Que répondez-vous donc à ceux qui estiment que le président Sall pourrait, par la force des choses, adopter la même attitude que le président Ouattara ?

Il est important de noter que chaque pays a ses propres dynamiques politiques, constitutionnelles et sociales, et il serait inapproprié de faire des comparaisons directes entre les deux dirigeants et les contextes de leurs pays respectifs.

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Macky Sall et Alassane Ouattara sont des dirigeants politiques différents, chacun ayant ses propres antécédents, valeurs et visions pour leur pays. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont également des pays distincts, avec des traditions politiques et des réalités socio-économiques spécifiques.

Le président Macky Sall a été très clair comme l’atteste cet extrait de son discours mémorable :

« Contrairement donc aux rumeurs qui m’attribuaient une nouvelle ambition présidentielle, je voudrais dire que j’ai une claire conscience et mémoire de ce que j’ai dit, écrit et répété ici et ailleurs, c’est-à-dire que le mandat de 2019 était mon second et dernier mandat. C’est cela que j’avais dit et c’est cela que je réaffirme ce soir. J’ai un profond respect pour les Sénégalais et les Sénégalaises qui m’ont lu et entendu. J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole ».

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