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Presse béninoise : Un nouveau code de déontologie en phase avec les défis modernes

Par Koladé Raymond FALADE
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L’ancien code de déontologie et d’éthique de la presse béninoise, en vigueur depuis 1999, a été révisé afin de s’adapter aux évolutions du secteur, notamment avec l’émergence des nouveaux médias.

Lors d’une conférence de presse vendredi 28 février, à la Maison des médias à Cotonou, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem), soutenu par les associations faîtières, a présenté le nouveau code aux acteurs de la presse.

D’abord, un léger changement a été apporté à l’appellation. Le Code de déontologie et d’éthique dans les médias devient Code de déontologie et d’éthique des médias au Bénin.

Le nouveau code de la presse béninoise est subdivisé en trois parties. Un glossaire pour clarifier la sémantique de certains usages journalistiques et juridiques, 33 articles répartis en 25 devoirs et 8 droits, puis 12 directives.

Son élaboration a été un long processus impliquant les acteurs des médias ainsi que des partenaires tels que Médecins du monde et We word. Il s’agit d’un meilleur code car « nous nous sommes inspirés également des modèles du Kénya, du Sénégal et puis d’autres pays africains », a expliqué Brice Ogoubiyi, vice-président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa-Benin).

Les nouveaux apports

Au regard de la qualité de l’ancien code, plusieurs articles sont restés inchangés car « ils étaient bien formulés et surtout intemporels ».

Le nouveau code de la presse béninoise s’est intéressé notamment aux nouveaux médias, à la femme journaliste, à la protection des mineurs, à la désinformation, à la protection du journaliste dans son travail ainsi qu’à la problématique des perdiems.

Dans la présentation du vice-président du Cnpa-Benin, il ressort que « les médias en ligne sont davantage responsabilisés sur les contenus proposés et sur la gestion des commentaires induits par les publications médiatiques ».

Pour éviter la propagation de fausses nouvelles, le code appelle le journaliste à vérifier les informations avant toute publication et tout partage dans les médias en ligne.

Un accent particulier est mis sur la gravité de la désinformation. Ce point a été abordé du glossaire jusqu’aux directives. « Le journaliste en ligne doit respecter toutes les normes éthiques, professionnelles et les valeurs fondamentales du journalisme, quelle que soit la plateforme ou le format utilisé », a fait savoir Ogoubiyi. « Les faits doivent être vérifiés et publiés sans sensationnalisme, publiés sans intention de nuire à autrui (…) », a-t-il ajouté.

L’article 22 du nouveau code insiste sur la protection des mineurs, notamment en matière d’image. Les enfants ne doivent pas être exposés dans leur tristesse, leur précarité et leur vulnérabilité, comme l’a précisé l’article 15.

Les journalistes occupant des fonctions de chargés de communication perdent leur statut de journaliste. Ainsi, le code demande le retrait systématique de leur carte de presse.

Par ailleurs, il invite les pouvoirs publics à protéger les journalistes. Les forces de l’ordre, de défense et de sécurité sont également appelées à assurer la sécurité des journalistes et doivent faire preuve de retenue et de respect du journalisme lors de la couverture d’événements d’envergure nationale ou internationale nécessitant un important dispositif sécuritaire.

Une attention particulière est portée aux femmes journalistes à travers l’article 33, qui traite de la question du genre et de l’inclusion. « Il stipule que la femme journaliste a droit au respect et à la protection dans l’exercice de sa fonction conformément aux lois en vigueur en République du Benin ».

Problématique des perdiems et appel au respect

« La question des perdiems a fait l’objet de débats houleux compte tenu des conditions de travail des confrères », a souligné le présentateur. Dans le souci de mieux valoriser les professionnels des médias, le code recommande « aux organisations, structures étatiques et entreprises commerciales sollicitant des services de couverture médiatique d’éviter l’instrumentation et l’humiliation des journalistes par la signature des listes d’émargement de perdiems sur les lieux de reportage ». Les organisateurs d’événements sont priés de trouver des formules de paiement plus respectueuses et valorisantes.

Avant de donner lecture de la décision portant actualisation du code de déontologie et d’éthique dans les médias au Bénin, Zakiath Latoundji, présidente de l’Upmb, a, tout comme le président de l’Odem, invité ses confrères à respecter les nouvelles dispositions. « Je nous dis également beaucoup de courage pour arriver à intégrer les nouvelles dispositions du code actualisé et surtout à le respecter », a-t-elle déclaré.

Dans le même esprit, les doyens Léon Brathier et Noël Alagbada ont exhorté au respect du nouveau code. « Celui qui respecte son code de déontologie et fait un article, nécessairement, il doit faire un bon article », a affirmé Léon Brathier avant de rappeler que « le code n’est ni une Bible, ni un bréviaire, c’est un instrument de travail ».

Brice Ogoubiyi a annoncé qu’avec le soutien de We word et des Partenaires techniques et financiers (Ptf), le code sera édité en petit livret pour une large diffusion. De plus, une tournée des institutions de la République sera organisée pour transmettre le nouveau code aux autorités nationales. Des traductions en langues nationales sont également prévues.

Téléchargez le nouveau code ici

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