Il avait promis un seul mandat. A l’œuvre, le peuple a tôt découvert un Chef d’Etat exceptionnel. En quelques années seulement, ses actions, ses réformes courageuses ont définitivement transformé le Bénin en profondeur. Politique, économie, infrastructures, énergie…sa gouvernance méthodique et rigoureuse a creusé, bêché, fouillé et n’a laissé aucun domaine où de remarquables avancées n’ont été enregistrées.
Le peuple dans sa majorité écrasante chante à la gloire de cet homme d’Etat à qui rien ne prédisait un quinquennat si incisif et convainquant en peu de temps. Sa renommée a traversé les mers. Organismes internationaux, institutions réputées crédibles et des personnalités sincères saluent ses marques positives visant à assainir une démocratie longtemps hypocritement célébrée comme modèle. Mais qui n’était au fond que « pagailleuse et démunie ».
Talon, le président au palmarès le plus riche depuis 1960 ? Sans doute. Quel Béninois vivant au Bénin ou suivant tout au moins l’actualité feindra les infrastructures routières avec le projet Asphaltage ? D’Agla à Akpakpa en passant par Cadjèhoun, les usagers de Cotonou ne s’étonnent-ils pas des routes qui apparaissent tous azimuts ? Pareil dans les départements du Plateau, du Zou, des Collines, dans le septentrion et partout dans le pays où les voies flambant neuves se dressent. Qui oubliera ces marchés modernes en construction dans plusieurs localités au même moment, des infrastructures sportives dont la construction de 22 stades synthétiques sans oublier celles socio-culturelles… Que dire des infrastructures sociocommunautaires notamment des adductions d’eau potable, des branchements électriques, des maisons de jeunes et centres de loisirs réalisés à travers tout le pays, les nombreuses actions sociales dans le cadre du projet Arch, les cantines scolaires, les micros crédits, le décaissement par l’Etat de plus de 73 milliards pour soulager les peines des artisans face au Covid-19. A Maria-Gléta, la centrale électrique de 120Mw a poussé quitte à énerver les mauvais yeux de la république.
Autant d’actifs qui font déjà campagne à Talon pour une réélection assurée et aisée. Le chantre de la Rupture, on le sait, son âme de président a surpris plus d’un. Son impact indélébile sur le rayonnement du pays amène à revisiter sa promesse fragile de mandat unique. Mais à l’heure du ‘’disparaître’’, que fera-t-il ?
Après avoir surgi, et ainsi agi comme promis, Talon va-t-il disparaître ?
Le peuple commence déjà à répondre. Qu’elles soient civiles ou politiques, des initiatives se multiplient dans le pays pour réclamer la candidature du chantre de la rupture. Têtes couronnées, dignitaires des religions traditionnelles, femmes, jeunes, les Béninois se mobilisent pour faire démentir la maxime « surgir, agir et disparaître » de Patrice Athanase Guillaume Talon dit Agbonnon. De partout les appels fusent, frisant même le culte de la personnalité. Même le communiqué d’interdiction du gouvernement peine à étouffer l’envie populaire irrépressible de reconduire Talon à la Marina en 2021. On ne change pas une équipe qui gagne. Et cela, Talon y est à présent contraint. Si le mal a son salaire, le bien aussi a le sien. Et il n’a pour nom qu’un second mandat en 2021.
Un autre mandat sur cette même lancée, espèrent les Béninois, propulsera le Bénin très loin dans sa quête de développement. S’il était une femme malheureuse, la nation Bénin, après les griffes des hommes successifs depuis 1960, a enfin trouvé en Patrice Talon l’époux idéel, prédestiné. Le défi, aujourd’hui, et le peuple l’a vite compris, est de maintenir cette dynamique. Empêcher coûte que coûte le retour au pouvoir de la minorité d’acteurs politiques délibérément myopes et surtout nostalgiques du vieux système boiteux, vicié et pernicieux qui conçoit mal d’avoir perdu le biberon de la corruption et de la mal gouvernance.
